1. |
Le chant des pistes
04:10
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Quand le chant des pistes s'éleva sur la plaine
juste après la pluie dans l'odeur de la terre
là où surgissent les couleurs des vallées
là dans la nuque des ravins ondulés
je retiens l'écho dans le creux de ma main
au rayon de l'eau, à l'abri, en chemin,
je planterai un arbuste à sa trace
je mêlerai son écorce à l'espace
La plaine, dans ses habits infinis, devenait le monde entier
La plaine, dans ses habits infinis, devenait le monde entier
Et quand tous les chants peu à peu résonnèrent
quand sous les fossiles, les racines s'éveillèrent
redécouvrant les contours oubliés
d'un territoire peu à peu dessiné
je retiens les traits invisibles des chemins
au rayon de l'air, étourdi, au matin
je ferai miennes les histoires une à une
jusqu'à savoir les collines et les dunes
La plaine, dans ses habits infinis, devenait le monde entier
La plaine, dans ses habits infinis, devenait le monde entier
Mais quand la poussière sera toute recouverte
de nouveaux reliefs, de tracés éphémères
quand tous les sentiers foulés par nos ancêtres
l'un après l'autre disparaîtront des terres
quels seront les chants de nos cités architectes
la cartographie du ciment et du fer
quand les eaux de pluie n'iront plus à la terre
quel sera le sens du mot désert
Je voudrais l'orage je voudrais le tonnerre
je voudrais sentir dans les brins de la terre
qu'il existait des chants parmi les pierres
dans la fraîcheur et le son du désert
et quand tous ces chants m'auront dit leur histoire
je voudrais qu'il reste dans l'écorce de mon arbre
le souvenir et les rêves de ce temps
quand les rochers fredonnaient doucement
La plaine, dans ses habits infinis, devenait le monde entier
La plaine, dans ses habits infinis, devenait le monde entier
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2. |
Les nageuses
03:24
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Au bleu du bassin, les couleurs se mêlent
l'espoir doré ignore le noir des secrets
On construit nos corps, en machines si fières
de jouer un jeu que je n'ai pas décidé
Je plonge, je nage, je gagne, je ne suis plus qu'un corps
Je plonge, je nage, je gagne, je ne suis plus qu'un corps
Suis-je encore une enfant ? Suis-je une marionnette ?
mes muscles, ma voix, mes hanches me sont étrangers
Les médailles sont d'or, j'ai l'éclat d'une reine
j'en oublie les chocs, les larmes, l'électricité
Je plonge, je nage, je gagne, je ne suis plus qu'un corps
Je plonge, je nage, je gagne, je ne suis plus qu'un corps
Je plonge, je nage, je gagne, je ne suis plus qu'un corps
Je plonge, je nage, je gagne, je ne suis plus qu'un corps
À la cour des miracles, la scène est cruelle
des mannequins fêlés, cassés, aux membres ébréchés
Suis-je l'escroc de la farce ou un pion trompé
ce théâtre est faux, pourtant vous m'applaudissez
Je plonge, je nage, je gagne, je ne suis plus qu'un corps
Je plonge, je nage, je gagne, je ne suis plus qu'un corps
Je plonge, je nage, je gagne, je ne suis plus qu'un corps
Je plonge, je nage, je gagne, je ne suis plus qu'un corps
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3. |
Bulle
03:07
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Tu hausses les cils, traverses l'air
à ta venue j'oscille, je cherche à taire
tes mots brisant ma sphère, tes gestes découpent
l'espace qui me protégeait de tout
un rempart de tes mots, tes manières
venus passer le seuil, ma porte palière
tes mots empoignent l'air, je lutte, je garde
un bout d'atmosphère qui faisait face
Tu t'installes dans une faille, si fine à peine
mille paroles colorées se pressent sans cesse
appréciée de tes pairs, grisée par l'ivresse
enviée, vaniteuse, tu sais leur plaire
tu fends le silence et sans pudeur
balaies les nuages de tes humeurs
tu oublies le temps tu oublies l'heure
tu écrirais sur tout, les murs, les peurs
A moins que ton voile et ta carapace ne cassent
si ce torrent de mots voulait enfin laisser sa place
face à ton éclat, je n'ai pas su renoncer
au silence précieux de ma bulle bousculée
refuge ou refus assumé, je veux bien le croire
ta bouche choisit au hasard un regard
tu ravis si négligemment un instant, une seconde
de mon hésitation prisonnière de tes frondes
Mais soudain l'indien s'adresse à moi de ses yeux clairs
son corps s'anime et dessine des croquis dans les airs
et chacune de ses lignes devient ainsi des figures libres
dans des tableaux esquissés formant le fil de mes pensées
de son regard tranquille il dit les images de mes scènes
comme la carte d'un territoire dont il me confierait les gestes
et le silence se pare de mes paroles échappées
je crains que les mots ne puissent danser
A moins que mon voile et ma carapace ne cassent
si ces mots retenus voulaient enfin prendre leur place
face à ton éclat je pourrais tant renoncer
au silence précieux de ma bulle bousculée
mais refuge ou refus assumé, je veux bien le croire
Mes pas choisissent au hasard un écart
j'esquive négligemment un instant, une seconde
et mon hésitation se dérobe à tes frondes
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4. |
Luciole
03:58
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Sur ta peau
quelques grains de lueur
veillant dans la nuit
faiblement
pour encore quelques heures
suspendues, intranquilles
Si la fête est loin d'ici
sur ta peau tressaillent encore
les battements de la nuit
si la trêve est fragile
des lucioles éclairent ton corps
un instant de répit
Dérivant
à la fin de la fête
dans l'attente fugitive
déposée
au hasard de nos lèvres
malicieuses, indociles
Si la fête est loin d'ici
sur ta peau tressaillent encore
les battements de la nuit
si la trêve est fragile
des lucioles éclairent ton corps
un instant de répit
Chacun sait
pas même une promesse
juste un instant sur le fil
nos silhouettes
presque immatérielles
ta fêlure, mon amie
Si le vent noir se colore
souviens-toi de nos lucioles
dansant sur nos corps
si les ombres te dévorent
souviens-toi de nos lucioles
dansant sur nos corps
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5. |
Soleil Blanc
03:52
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J'ai vu un soleil blanc
je ne crois plus au temps
la poussière sur le sol
la chaleur est de plomb
Notre peau brûle sous l'éclat
nos visages couleur de cendre
la pluie fut noire un seul instant
le ciel est bleu mais nous partons
J'ai vu un soleil blanc
Je ne crois plus au temps
La poussière sur le sol
La chaleur est de plomb
On a construit nos maisons
On a semé aux saisons
La pluie fut noire un seul instant
Le ciel est bleu mais nous partons
Ils enterraient nos forêts, nos arbres
Ils enterraient nos forêts, nos arbres
Ils enterraient nos forêts, nos arbres
Ils enterraient la terre
Ils enterraient nos forêts, nos arbres
Ils enterraient nos forêts, nos arbres
Ils enterraient nos forêts, nos arbres
Ils enterraient
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6. |
A l'abri dans la plaine
04:03
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A l'abri dans la plaine
à l'affût des soupirs
tu t’imprègnes de la terre
les chevaux n'ont pas fui
Les roseaux se soulèvent
tu avances sans un bruit
la malice est secrète
elle t'attend sur la piste
Les plaines ne sont plus aussi sauvages
aussi vastes pour te permettre de rêver
silencieux comme le brouillard à l'aube
tu refuses et tu suis les empreintes sur la terre
tu t'échappes des chemins tracés
tu devines la poussière
la toucher, la peser, l'observer
connaître son langage, ses repères
mais là où la plaine se découpe,
là où l'orage a fendu la matière
le sol se dérobe à tes yeux, à tes mains
et la faille t'impose son mystère
tu voulais maîtriser la terre,
mais c'est elle qui s'échappe et te rappelle
que loin, au-dessus de ta tête
dans un simple bruissement d'ailes
les oies sauvages s'éloignent sans toi
Apprendre à faire le vide
rester au vent du nord
approcher l'équilibre
assurer le passage
Apprendre à faire le vide
rester au vent du nord
approcher l'équilibre
assurer le passage
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7. |
Serpent Lune
03:55
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Surprise au soir la coronelle m'a dévisagée sous le ciel
et quand ses yeux se sont plissés j'ai senti ma peau se serrer
La coronelle allait grandir, à la légèreté, à l'envie
et dans l'éclat de ses pupilles faiblit celui qui nous liait
Le serpent lune
a laissé dire
qu'avec le vent
les amours fuient
et sur ta nuque
j'ai oublié
d'y déposer
deux ou trois plumes
La coronelle avait laissé à la rosée sa peau tigrée
et dans l'empreinte de son passé j'ai su que j'allais m'en aller
J'aurais pu croire un marabout
j'aurais pu garder ma coquille
pour me protéger de mes doutes
elle était loin, je l'ai suivie
Le serpent lune
a laissé dire
qu'avec le temps
les amours fuient
et sur ta nuque
j'ai oublié
d'y déposer
deux ou trois plumes
Le serpent lune
a laissé dire
qu'avec le temps
les amours fuient
et sur ta nuque
j'ai oublié
d'y déposer
deux ou trois plumes
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8. |
Flashés par le vide
03:23
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Au précipice
les pieds sur terre
l'ennui nous ronge
rêverie lunaire
des sensations
déséquilibre
la déraison
emplit nos songes
Et la montagne
nous jette un sort
contre la roche
l'appui se dérobe
l'immensité
à la frontière
en haut des tours
nous interpelle
Face à la falaise, verticalité
agripper les airs, les nuages
Saisir le grand aigle et tournoyer
à son sillage
Flashés par le vide
nous nous arrêterons
à l’irraisonnable
imagination
Flashés par le vide
nous nous arrêterons
à l’irraisonnable
imagination
A l'équilibre
entre deux ciels
du haut des cimes
la vie nous appelle
et le vertige
devient réel
risquer la chute
gravir nos rêves
Flashés par le vide
nous nous arrêterons
à l’irraisonnable
imagination
Flashés par le vide
nous nous arrêterons
à l’irraisonnable
imagination
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9. |
Peau Fine
05:21
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Les voix
les gestes
les mots durent
les vides
se choquent
se jettent
contre les corps
fragiles
le jour s'écrit
les corps penchent à tort
Je marche
je guette
si l'aurore me fuit
Dans ma peau fine tout résonne
Dans ma peau fine tout semble fort
On dit que le temps
durcit les êtres au-dedans
j'ai cru à tort, vieillissant
voir les fêlures partir au vent
Dans ma peau fine tout résonne
Dans ma peau fine tout semble fort
Les gestes
les mots durent
les vides
se choquent
se jettent
contre les corps
fragiles
le jour s'écrit
les corps penchent à tort
Dans ma peau fine tout résonne
Dans ma peau fine tout semble fort
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10. |
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À l'heure où la lumière dort
nous irons danser
à l'insu du roi
et de ses volontés
Dans ce grand soupir
formé par nos corps
le vent sera là
pour nous alléger
Quand l'un de nous tombe
le dos rompu
combien le verront
nos paupières tenues
Dans ce grand soupir
formé par nos corps
le vent sera là
pour nous alléger
Le tambour résonne
nous tenons les peaux
mais celui qui bat
toujours est le roi
Le tambour résonne
nous tenons les peaux
À celui qui cèdera
Le tambour résonne
nous tenons les peaux
À celui qui s'aidera
Le tambour résonne
nous tenons les peaux
À celui qui cèdera
Le tambour résonne
nous tenons les peaux
À celui qui s'aidera
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Gisèle Pape Montreuil, France
Elle aime l'âge de la forêt et les tourbillons des boules à facettes.
Dans ses chansons aux allures de
fables, Gisèle Pape tisse des espaces de rêverie. Ses paysages nocturnes se peuplent de poissons au chômage, de rois déchus et de pluie radioactive. Les harmonies de Couperin croisent les expérimentations de Laurie Anderson, le minimalisme de Steve Reich se colore des mélodies de Cat Power.
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